La première mention du tordoir du Coulombier date de l239. En octobre 1239, Hugues, seigneur d'Epinoy et d'Antoing, cède à l'église Saint-Nicolas des Près, à charge d'un cens annuel de trois deniers, neufs quartiers de prés situés à Wiers, en aval du moulin de Coulembiers (1).
On retrouve ensuite la mention de ce tordoir dès le XVème siècle. Ainsi, en 1473, Jehan de Fernet est cité comme tordeur au tordoir du Coulombier à Werquesies (2). Ce tordoir gisait à Grosmont, terre de la baronnie d'Antoing, à proximité du pont du Tordoir et de la rue du Tordoir. Au XVIème siècle, le tordoir du Coulombier est encore exploité.
Ainsi, le 12 mai 1544, le Coulombier est cité comme tenant à la ruelle des près d'Antoing, au chemin qui mène à Rollers et le 24 décembre 1590, on cite la cousture dessous le mont de Grosmont vers le tordoir du Coulombier tenant à lachapelle de la Magdeleine. Le 9 avril 1654, on cite les champs de dessous le mont vers le Coulombier. En 1561, le tordoir du Coulombier est le seul tordoir situé dans la paroisse de Wiers, mais il y avait aussi le tordoir de Fernet, situé à proximité sur la terre de Roucourt.
Après Jehan de Fernet XVème siècle, nous connaissons le nom d'autres exploitants du tordoir. Ainsi Adrien de Flamecourt, est le seul tordeur repris à Wiers dans le dénombrement de 1561. Il est encore cité le 22 novembre 1572 comme tordeur et latteur à Wiers. La famille de Flamecourt semble originaire de la région de Ath car on cite en 1561, Martin de Flamecourt héritier du tordoir de Tongre-Notre-Dame et Guillaume Flamecourt tordeur à Meslin 1'Evêque.
LE PONT ET LA RUE DU TORDOIR (1)
(Photo Raymond Bulion)
Par la suite, nous connaissons Jacques de Flamecourt, qui fut lui aussi tordeur au tordoir du Coulombier à Wiers (cité comme tordeur le 22 novembre 1572 à Grosmont, le 5 mai 1576 à Wiers et le 29 septembre 1584 au Coulombier,) époux de Yolente Leclercq (fille de Vinchent et de Marie de Maulde ).
Par après, le tordoir est exploité par Loys Degaige, mosnier à Wiers, et époux de Bastienne Desplu. Il est cité à Wiers le 12 janvier 1586, le 10 juillet 1590, le 24 février 1595, le 12 février 1609 et 1e 17 novembre 1616, et il décède avant le 16 mai 1617.
Le 20 avril 1605, le tordoir du Coulombier est vendu par Jehan Locquifier, hostelain demeurant en la maison et hostellerie de 1a Fontaine d'Or, époux de Martine du Broecq, à Jehan Bayart bourgeois et marchand à Valenciennes pour la somme de 1.200 Livres. Il avait été acheté le 19 janvier 1604 par Jehan Locquifier à son beau-frère, Jehan du Broecq, alors âgé de 24 ans. A cette occasion, nous avons une description du tordoir du Coulombier. «Un héritage d'une maison, chambres, estables et huisines de Tordoir, qu'on dict du Coulombier jardin, pourpris, pastures, cingles, aulnois et héritaige tout d'un comprendement, contenant environ 4 bonniers et demy (environ 5,77 ha) ainsi que le lieu se contient, gisant à Grosmont, tenant au Bielz de la ville, aux champs des Rieux de Frasnes, haboutant au Maret dudit Grosmont, aux pretz de Verquesies et par en bas à la pasture Platteau.»
LE PONT ET LA RUE DU TORDOIR (2)
(Photo Raymond Bulion)
On trouve encore d'autres mentions du tordoir dans des actes du 26 juin 1607, du 26 mai 1617 et du 15 janvier 1619. Le tordoir était muni d'écluses destinées à retenir l'eau. Ces écluses sont citées dans des actes du 28 juillet 1594 et du 7 novembre 1614. On y trouvait aussi un vivier cité le 1er février 1627 (moulin de Wiers, près du vivier). A proximité, on cite le champ du Tordoir, tenant au rieu de l'Escluzelle.
Pour y accéder, on pouvait prendre une piésente menant de la Lottière au tordoir (citée le 26 juin 1607 et le 20 septembre 1657). Un autre chemin menait de Rengies au tordoir (cité le 28 juillet 1594 et 15 janvier 1619). Un chemin était appelé la voye du Tordoir (cité le 26 mai 1617), ou encore le chemin du Tordoir (cité le 30 septembre 1593, 8 octobre 1643 et le 19 août 1659). On cite le 8 novembre 1588 la voie menant au tordoir (passant par le rieu de Fresnes).
(1) WAUTERS A., " Chartes et diplômes imprimés, Tome VII, p. 726, 1866, Bruxelles.
(2) DEFERNEZ Alain, Histoire de la famille de Fernez , étude non publiée, recensement de 1561
RENARI) Jules, Greffe scabinal de Wiers, bibliothèque de Wiers, actes 57, 58, 224, 236, 245, 263, 270, 329, 339, 371, 385, 396, 433, 443, 495, 535, 538, 547.
Le tordoir De Fernet à Roucourt
par Alain DEFERNEZ
Le
tordoir de Fernet était situé sur la terre de Roucourt. Sous l'Ancien Régime, la seigneurie de Roucourt était vassale de la baronnie de Pamele, faisant ainsi partie du comté de Flandres. Roucourt était alors considérée comme une terre franche du comte de Flandres dans le comté de Hainaut.
Nous trouvons une première mention du tordoir du Fernet et de l'aulnoit du Fernet en 1520 dans une description de la terre de Roucourt (Archives de la Baronnie de Pamele à Audenarde). D'après cet acte, l'aulnoit du Fernet gisait sur la terre d'Arondeau à Roucourt.
Un tordoir servait à moudre le colza. Ce tordoir était situé sur la Verne, près de l'emplacement du pont de la Noire Croûte, à proximité de la rue de la Noire Croûte. Le réservoir d'eau s'étendait rive droite, sur un pré encore dénommé le vivier. Si le tordoir de Fernet est repris dès 1520 dans les actes, on le trouve encore dans d'autres actes du XVIème siècle. Ainsi, en 1564, on cite une terre tenant au gouffre du tordoir du Fernet.
En 1572, le tordoir du Fernet était occupé par Jacques de Flamecourt. Le 18 août 1606, on cite sur le terroir de Roucourt, une terre tenant au tordoir de Fernet et aux hoirs Jehan de Fernet. En1635, le tordoir du Fernet était occupé par Louis Degaige. Au XVllème siècle, le tordoir fût détruit.
Outre ce tordoir, on citait aussi en 1520 l’aulnoit de Fernet. L'aulnoit de Fernet, comprenait 2 bonniers, 3 quartiers et 57 verges (environ 3 ha), dépendait de Roucourt. Cet aulnoit était le prolongement vers Roucourt de l’aulnoit du Coulombier. C'est probablement cet aulnoit qui était considéré comme le fief de Fernet. Ce fief du Fernet s’étendait le long de la Verne sur 1750mètres avec à peine 150 à 300 mètres de largeur jusqu'au hameau de Verquesies, au-delà d'Arondeau, le long du marais de la Roë. II s'agissait d'une bande de terrain marécageux et boisé, le fief restait attaché à Roucourt. Ce lieu est encore cité dans un acte du 22 juin 1544, il était situé à proximité du Drôlier et du rieu de Fresnes,ou la famille de Fernez de Wiers possédait encore des terres au XVIème siècle.
Zone de localisation du tordoir De Fernet (entre le pont du Tordoir et la Noire Croûte)
(Photo Raymond Bulion)
L’étude des terrages en 1519 montre clairement que la famille de Fernez de Wiers était principalement implantée au rieu de Fresnes, à proximité du tordoir et de l' aulnoit de Fernet et du tordoir du Coulombier. Ainsien 1473, Jehan de Fernet est cité comme tordeur d’huile au tordoir du Coulombier à Werquesies. Mais la famille de Fernet est implantée depuis plus longtemps à Wiers. Ainsi, on cite en 1395 à Wiers Jehan de Fiernet,, fille de demoiselle Marie de Fiernet. Par la suite, vers 1439, Jehan de Fernet, bailli de Péruwelz, Wasmes et Briffoeil devint seigneur de Tourpes par son mariage avec demoiselle Marie d'Aubechies, tandis que son cousin, Jehan de Fernet, devint mayeur de Condé.
Les héritiers de ce dernier possédaient encore des terres à Wiers en 1519. Si ce fief est indiscutablement en relation avec la famille de Fernez de Wiers, il est difficile de dire si ce fief a donné son nom à la famille de Fernez ou au contraire si ce fief doit son nom a un membre de la famille qui en aurait été propriétaire ou exploitant.
(Sources : DEFERNEZ Alain, Histoire de la famille de Fernez, étude non publiée. PHILIPPART Solange, Péruwelz au fil du temps, tome 1, imp. Colin, Péruwelz, 1973. RENARD Jules, Excursion du Cercle archéologique à Wiers le 18 août 1895, Annales du Cercle archéologique de Mons, tome XXVII. RENARD Jules, Toponymie de la commune de Wiers, 1922)