Wiers

Vers 1830, la population comptait 3.013 habitants. La commune renfermait 659 maisons, une église, trois écoles primaires, un bureau de perception pour les contributions et un bureau de douanes. Cette commune se composait de cinq hameaux : La Croix, Gourgue, la Garenne, Rengies et Vergne. Le sol est généralement sablonneux ; on y trouve peu de parties argileuses. On récolte toutes espèces de céréales, du trèfle, du colza, des pommes de terre, des légumes et des fruits. Les prés, d'une contenance d'environ 200 bonniers, sont situés principalement de long de la Verne dont elles reçoivent l'irrigation, la plupart avoisinent les habitations. Les jardins et les vergers sont clos de murs ou de haies vives. Dix bonniers de bois taillis et futaie : leur essence consiste en aunes, chênes et bois blancs ; les taillis offrent une coupe tous les dix ans. Quelques aunaies et pépinières. Les meilleures terres sont cultivées sans jachères ; les autres reposent assez souvent et ne deviennent productives qu'à force de soins et d'engrais.On fauche les foins dans les prés vers le 15 ou 20 de juin. Lorsque l'herbe est fauchée, on la retourne avec un rateau, et vers le soir on l'amasse en petits tas pour les ouvrir le lendemain s'il ne tombe pas de pluie : l'herbe est de nouveau retournée, et quand elle a acquis le degré de dessiccation nécessaire, on la réunit en un tas plus considérable pour l'engranger. A dater du quinze mai on fait paître le bétail : les bêtes à cornes ne passent jamais la nuit dans les pâturages ; il arrive même souvent qu'on les fassent rentrer dans l'étable pour y faire le fumier pendant trois ou quatre heures de la journée : ce n'est que vers la fin du mois juillet que l'on amène le bétail dans les pacages où le foin se récolte. Le commerce agricole consiste principalement dans la vente des produits du sol et du bétail. La classe ouvrière confectionne divers ouvrages en laine au tricot pour le compte des négociants. Il y a deux moulins à blé dont un est mû par vent. Plusieurs chemins de terre, qu'un bon entretien rend praticables en tout temps, facilitent les communications ; les principaux sont ceux qui conduisent de Tournai à Condé par Antoing et de Wiers à Péruwelz et à Mortagne. Wiers eut l'honneur de connaître un très grand historien local : Jules RENARD. Il naquit à Wiers le 15 juillet 1862 au milieu d’une famille de fermiers aisés et fit ses humanités latines au Collège d’Enghien. Le 2 mars 1903, il épousa Sylvie Huvelle née à Wiers le 28 octobre 1866. Jules Renard décéda à Wiers le 5 mars 1933. La généalogie de cet érudit fut publiée par Laurent Fraquet dans la revue valenciennoise Flandre-Hainaut, mars 1997, N^o 53, pp.19-24. Son village fut l’unique passion de sa vie, son ultime préoccupation. En 1891, il entra au conseil communal de Wiers. En 1904, il occupa la fonction de bourgmestre de Wiers. A vingt cinq ans, en 1897, il publia "Histoire de Wiers" dont il ne reste aujourd’hui que de très rares exemplaires. Il publia ensuite « Wiers et son église » (1910) et « Toponymie de la Commune de Wiers » qui lui vaudra de recevoir le 2^eprix au concours de la société des littératures wallonnes. Il composa un glossaire qui dormait encore (1983) dans les tiroirs de l’Université de Liège. Ce glossaire avait été déposé par Jean Haust à qui le chroniqueur wiersien l’avait confié peu avant sa mort. Il laissa de nombreux manuscrits comme « Analyse du greffe scabinal de Wiers » et les « Généalogies de Wiers ». Pendant la guerre de 14-18, il eut l’idée de noter au jour le jour tous les événements qui parvenaient à sa connaissance. 2.790 pages, soit 58 cahiers, contenant anecdotes et mésaventures furent remplis. Une copie de ce journal était conservée en 1983 aux Archives du Royaume.

Anne de Melun, princesse d’Epinoy, née à Wiers, au château du Biez le 2 mars 1619