Château - L'Abbaye


Le Hainaut regorgeait anciennement d'abbaye les plus somptueuses. On peut citer l'abbaye de Saint-Ghislain (à Saint-Ghislain), d'Aulne (à Lobbes), de Cambron, de Vicoigne (à Raismes), de Saint-Amand, d'Anchin (à Pecquencourt), de Vaucelles (à Les Rues-des-Vignes), de Maroilles, de Liessis, de Ghislenghien, de Crespin, de Fontenelle (à Aulnoy-les-Valenciennes), d'Hasnon, de Saint-Martin (Tournai), de Saint-Médard (Tournai). On pouvait également trouver le Collège des Chanoines de Condé, de Leuze, d'Antoing. Il n'y en a plus aucune en activité. Toutes ont été saccagées, démantelées ou détruites à la révolution française. L'abbaye de Château-l'Abbaye figure dans cette liste d'abbaye détruite.

Village de la dépendance du bailliage de Mortagne, ainsi nommé car les seigneurs de Mortagne y avaient un château où fut fondé une abbaye sous l'invocation de St-Martin, dans un lieu nommé Malmaison, pour des chanoines réguliers de l'ordre de Prémontré. A cet endroit, auparavant vers l’an 800, avaient été massacrés plusieurs chrétiens par les Vandales et les Huns, fut fondé un Collège de Chanoines séculiers par Louis le Bègue roi de France. Le premier abbé et les 6 premiers religieux furent tirés de l'abbaye de Vicoigne. Elle fut tout à fait rétablie l'an 1155 ; ses possessions lui furent confirmées par une bulle du pape Alexandre III, de l'an 1173.
Il paraît d’après une note de Miraeus, que l’an 870, il y avait des chanoines réguliers établis à Château-l’Abbaye, qu’ils furent supprimés en 1155 ; que des chanoines prémontrés leur succédèrent, qu’ils élurent pour leur premier abbé, Radulfe, de la maison princière de Mortagne, et que leur principal fondateur et bienfaiteur fut Evrard Radoux, prince de Mortagne, châtelain de Tournay, l’an 1155, qui fit de son château, l’abbaye de ce nom, dans l’église duquel il fut enterré avec cette épitaphe : Everard Radoux, prince de Mortagne, châtelain de Tournay, vray édificateur de cete église, est ici enseveli en l’an 1180 ».

L’origine de Vicoigne remonte à l’an 1129, Château-l’Abbaye date de 1141 au plus tard suivant le témoignage d’une charte d’Alvise, évêque d’Arras.
Basile de Verry fut abbé en 1700 jusqu’en 1718
Basile de Lespierre, mort en 1756 fut 37 ans abbé, depuis l’an 1718
Godefroid Gaillard, de Valenciennes, abbé en 1757, mort en 1785, religieux profès, curé de Bruisle sur l’Escaut.
Antoine Louis Delevigne, né à Hasnon, religieux profès de Vicoigne, receveur et maître des novices audit Vicoigne. Chanoine titulaire de la cathédrale de Tournai en 1813.
M. de Lespierre acquit en 1710 la seigneurie de Legies, située sur le bailliage de Mortagne, relevant de Saint-Amand.

Les Archives Départementales du Nord à Lille conservent actuellement en 2011 les archives de l’abbaye de Château-l’Abbaye (Série H).
C’est grâce à M. Bénezech que ces archives soient connues et conservées.
Joseph Marie Georges Bénezech de Saint-Honoré, maire de Vieux-Condé, naquit en 1794, d’une famille qui a fourni à la science un mathématicien célèbre et à la politique un ministre de renom. Auteur de quelques productions spirituelles, il était en outre un bibliophile et archéologue remarquable. Par malheur, sa santé s’altéra à la suite de pertes successives et cruelles dans sa famille. Lorsqu’il se vit héritier direct, M. Bénezech crut ne pouvoir mieux faire que de disposer de son avoir littéraire en faveur de deux établissements dont il connaissait l’importance. Il légua ses livres à la bibliothèque de Valenciennes, et les archives de Château-l’Abbaye par lui récemment acquise au dépôt central de Lille. Bénezech lui-même avait donné un premier aperçu de ce fonds diplomatique dans le Bulletin de la Commission historique du Nord, III, 61-69. Ce fut peu de temps après cette publication qu’il mourut, le 17 avril 1850, dans son village de Vieux-Condé qu’il a doté d’un hospice.
Voici ce qu’on lit à ce sujet dans le Bulletin de la Commission royale d’histoire de la Belgique, XI, 290 : « Ces archives, d’un intérêt historique très grand, puisqu’elles renferment une foule de chartes originales du XIIe siècle, revêtues de leurs sceaux et signatures, étaient demeurées en la possession d’un vieux prieur de Château-l’Abbaye, refugié à Tournai. Ce religieux mourut en cette ville, il y a trois ans, et c’est alors que M. Casterman devint propriétaire de cette précieuse collection ».
Les archives de Château-l’Abbaye présentent en outre un effectif de 77 registres et 24 liasses. Les registres contiennent des comptes de 1435 à 1794 ; des rapports et dénombrements de fiefs seigneuriaux de 1427 à 1756, des chassereaux, des terriers des Xve, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
Château-l’Abbaye possédait à Tournai une maison de refuge, c’est-à-dire un lieu où les moines trouvaient asile, quand leur séjour champêtre était menacé par les gens de guerre. Or ce refuge de Tournai, à cause qu’il était dans un autre diocèse que l’abbaye, donnait de temps à autre matière à des contestations. Il existe parmi les actes du XVIe siècle, plusieurs pièces concernant cette maison d’asile. Ainsi, des lettres de Charles-Quint, en date du 5 novembre 1539.
Le 11 octobre 1727 Marie Elisabeth, gouvernante des Pays-Bas, mande à l’abbé et au couvent de Château-l’Abbaye qu’ils aient à considérer toujours Mortagne, Flines, Bruille et Château-l’Abbaye comme des dépendances de l’Empire, où le roi très-chrétien ne peut lever ni milice ni impôts.

Nous pouvons y trouver les pièces suivantes pour la fin de l’ancien régime :
- 29 avril 1790. Procès-verbal tenu par le maire et les officiers municipaux de Château, pour constatation des biens et revenus, meubles et immeubles de l’abbaye.
- 23, 25, 26 et 27 janvier 1791. Délibérations des administrateurs du Directoire du Nord, pour la suppression de l’abbaye. Procès-verbal tenu en conséquence.
- 6 et 10 avril 1792 . Procès-verbal dressé de la part du Gouvernement impérial de Bruxelles pour constater les biens et revenus de l’abbaye.
- 1792. Tableau des religieux de Château réfugiés à l’abbaye d’Hasnon. - 20 septembre 1793. Acte du rétablissement de l’abbaye de Château, par ordre de l’empereur d’Allemagne
- 29 décembre 1793 à Valenciennes. La jointe étable par l’empereur, pour l’administration provisoire des pays conquis exhorte l’abbé et les religieux de Château à prêter leurs concours au gouvernement impérial pour son maintien dans le pays, ainsi que pour le rétablissement de l’autel et du trône

Echevinage de la seigneurie d’Arondeau. Etablissement de Frère Olivier Du Mont comme homme vivant et mourant des biens de l’abbaye du Château en la dite seigneurie, appartenant à Antoine de Blois, ecuyer. 7 septembre 1666.
Copie collationnée par le greffier d’Arondeau. 20 novembre 1705, papier.
Archives Départementales du Nord. Série 58 H, 31. pièce 181

Le 7 7bre 1666
Seacent tous ceux qui cest escrit ou oiront que pardevant pierre du bruille mayeur et eschevins de la terre et sigries darondeau se comparut personnellement f. Ollivier du mont religieux de l’abbaye et monastere de château labbaye empress mortaigne comme procureur suffissamment comis et estably de l’abbé f. michel voguet et conneu pour et au nom de laditte eglise et la cause de f. jeacques planchon religieux de laditte abbaye lequel estoit de vie a trespas en son temps estoit personne vivant et mourant pour et au nom des biens et vente et reserve que laditte eglise a gisant en laditte terre et sigrie darrondeau et par laccord de Antoine de blois escuyer seigr de laditte terre darrondeau il vouloit restablir et retablisson f. Ollivier du mont religieux de laditte eglise personne vivant et mourant ainsy que anchiennement on avoit accoutumé et sur ce eschevins disrent a la semonce et conjurement du mayeur qui veu et consideré le retablissement ainsi fait aussy que Antoine de blois leurs seigr est comptent de ses droits et satisfait prestement par f. Ollivier Religieux et procureur pour les gens de loy et parmy aussy que ledit du mont paira les droit de la loy que il ny scavoit chose nulle pourquoy ledit procureur commis ne seroit bien estably apparant par la signature dudit abbé et prélat moderne estoit bien estably as uz et as coustume qu’ils avoient veu user a cest restablissement faire furent comme eschevin de laditte justice et sigries darrondeau sauf tous droit et comme mayeur du bruille ainsy accepte par monsr Antoine de blois seigr dudit arrondeau es presence desdits mayeur et eschevins estoient signé pierre du bruille marcq jean Hervin, marcq Arnoud Colin, marcq nicaisse Allard marcq Jeacq tonneau marcq quintin Caron.
Il est ainsy a son original ce quateste le soubsigné greffier dudit arrondeau ce 22me 9bre 1705
A.Vassart
1705

Dénombrement présenté par Godefroy Gaillart, abbé de Château-l’Abbaye à Nicaise Volet, abbé de Saint Amand, pour le fief et seigneurie de LEGIES en la paroisse de Mortagne. 1 juillet 1752.
Cachet cire rouge, original papier
Archives Départementales du Nord. Série 58 H, 33. pièce 198

Nous abbé et religieux de Chasteau-l’Abbaye capitulairement assemblés au son de cloche en la maniere accoustumée déclarons et certifions de nous avoir soumis et obligés vers l’abbaye de St Amand a la somme de quattre florins annuellement pour droit d’indemnité de l’achat fait par nous depuis peu d’années de la seigneurie de Legys scituée en la terre de Mortaigne relevante de ladite abbaye de St Amand, moyennant quoy elle nous decharge a l’avenir de touttes autres pretensions a cause dudit achat a l’exception de servir aux playdé et de l’offrande aux jours accoustumés et du droit de relief ayant pour lad. somme de quattre florins obligés les biens de lad. seigneurie de Legys et de nostre abbaye aussy longtemps quelle sera proprietaire dud. fief
En foy de quoy avons signés cette en nostre Chapitre ce vingt et deux de fevrier mil sept cent trente
f. Basile Delespiere abbé de Chasteau l’Abbaye
f.N. Moreau souprieur
f. E. Dugardin chantre
f. De Wilde mre d’hostel
f. j.b. Drapier
f. Henry Mullier
f. Louis Claviere
f. C. Delessart
f. F. Decroy
f. P. Daine

Cest le rapport grandeur et denombrement du cartulaire que moy f: godefroy gaillart abbé de labbaye de chatteau fait a mon tres digne et reverend seigneur Dom Nicaise Volet abbé de l’église et abbaye de Saint Amand seigneur dudit lieu appendances et dependences comte en pevele capelle et d’un fief liege tenu et mouvant de mondit seigneur prelat a cause de son abbaye appelle le fief et seigneurie de LEGYES scituez sur la paroifse de flinnes lez mortagne acquit par f : Basile Delespierre predecesseur et a moy devolu et echeu par le trepas dudit Basille Delespierre vivant seigneur dudit Legyes se comprenant et consistant iceluy fief en plusieurs droits et prerogatives, scavoir en justice moienne et basse en vertu de laquelle le seigneur a droit dij etablir des officiers de justice, tels qu’on maijeur, septs echevins, un greffier et sergent lesquels ont connoifsance de tous biens des maisons mortuaires des femmes veufs et enfans orphelins, de toutes ventes d’heritages qui se font audit Legyes et Rouillions si avant que sextend la ditte seigneurie pour en desheriter et adheriter les parties vendentes et achetantes ensembles de toutes saisines et veu de lieu a cause de quoy se tiennent a la semonce du dit mayeur les plaids de quainzaine en quinzaine par un jour de mardy au lieu et place dit la croix de Legyes devant la cense du Sr de Varnoise, sij ont droit de faire former par leur greffier les comptes de leglise et ancienne paroifse dudit Rouillon pour par eux les entendre annuellement le jour de St Jean Levangeliste a lexclusion de la loy dudit mortagne et autres. En outre dentretenir en toutes ventes de bien meubles et heritages qui se font par tel maniere que se fait sur la ditte seigneurie a l’exclusion comme dit est si appertienent a iceluy fief autres et plusieurs droits seigniauriaux scavoir de gambage sur vin et bierre qui se debitent aux hostelleries y residens comme aufsy en plusieurs rentes fonsiers et seigneuriales deu par les personnes et sur les heritages repris en la declaration suivante suivant laquelle sont mises plusieurs terres et prest appartenant a iceluy seigneur par ratraite et faute de payments desdittes rentes. Finalement en certain droit de terrage qui est de neuf jarbes de chacun cent de toutes avertures et varizons lequel droit les débiteurs sont obligez de mener a leurs fraix et depends a la grange du fermier dudit lieu sij avant que la ditte grange soit scituer sur la ditte seigneurie et ce a peril de par les contrevenans encourir les loix et amendes pour ce introduittes du quel droit de terrage de terre et personnes redevables. La declaration aufsi consecutivement celle desdites rentes fonsiers sensuivent le tout quoy contenu au present kaier de 61 feuillez avons au nom de mondit Sr abbe etre tenu en feauté [=féalté] et homage de mon dit seigneur prelat a la charge de soixante sols parisis de relief a la mort de lheritier, vingt sols parisis de camberlage dixme deniers a la vente don, cession, ou tronsport deux sols dhommage le six fevrier jour de la deposition du glorieux pere St Amand servitude des plaids en la court feodale dudit St Amand a toutes semonces tant du bailly dicelle court que de son lieutenant de preter le serment de fidelite de donner le denombrement dudit fief et seigneurie en deans quarante jours apres le relief en demander recipissez outre lhomage de dessus sauf le plus ou le moins car sij plus ou moins ij avoit au denombrement il nentend aucunement prejudice au droit de mondit seigneur a laventage dudit Sr abbé Dechateau, en foy et approbation de quoy aij a ces presentes signez de ma main et apposé mon sel ordinaire qui furent faites et donné a Château Labbaye ce douze juillet mil sept cent cinquante deux
f. godefroy gaillart abbé de Château Labbaye

Dénombrement des terres et prairies appartenantes à l’abbaye de Château situées sur la sgrie de Péruwelz
Archives Départementales du Nord. Série 58 H, 36. pièce 210

Nous abbé et religieux capitulaires de l’abbaye du Chateau lez Mortaigne a la requisition que nous a été faitte depuis plusr. années de la part de son Exce le Prince de Croy Solre Segr de Peruwelz, par ses receveur et officier en lad. terre, de donner un denombrement especifiecq des biens que nous tennions en main morte en la juridiction dudit Peruwelz et denomer homme vivant et mourant pr le regard desdits biens et pour a la mort de ce dit homme jouir par mondit seigneur des droits qu’il peut avoir sur iceux a cause de sad. terre et seigneurie de Peruwelz avons denomé en notre assemblée capitulaire, comme nous denomons la personne de ………. notre relligieux confrere ou autre, et avons en meme temps délivré et faict délivrer jointement cet act le denombrement desdits biens signez de nous, attestans quil n’est poult d’autre a nous appertenant en ladite juridiction de peruwelz fait etc

Denombrement des biens appertenant a labbaye de Chateau lez mortaigne scituez sur la terre et seigrie de Peruwelz consistante tant en aulnoy que prairie, pature que terre labourable le tout comme sensuit
premier
Un vieux bonnier d’aulnoy appellez lebouloy gisant a la Roë tenant de deus sens au marais ferme d’arrondeau a l’eglise dudit Roucourt au prest de tertous et a Jean Bapte Liegeois et a Gaspart Lemoine

Item encor un vieux bonnier de prest et aulnoy gisant en la prairie de laditte Roë tenant au maret de deux sens, tous du longt au pouvoir de Roucourt a l’église dud. Roucourt et du long de lad. prairie de laditte Roë laditte partie appellée le Pessy

Item un demy bonnier de prest gisant en laditte prairie de laditte Roë tenant au maret de deux sens a Joseph Callonne et a ________ ladite partie appellé le prest bidon

Item encor un vieux bonnier de prest et aulnoy appellez le prest deplus gisant a la Cachaudrie, tenant aud. maret a baltazar Collin et a la piesente de Roucourt allant a Wiers

Item un demy journel de prest gisant en la prairie de macquenies tenant a jean francois bouton et francois duwez de Condé.

Item un demy bonnier de prest gisant en la prairie du Verd Coron tenant au seigr dud. peruwelz de deux sens aux heritiers Jacques Delhaye et a __________

Item un journel de pature tenant au pature de la Locquette a maitre françois Gleton cy devant a present a ses heritiers au sr mahieu de Condé et au chemin de laditte Locquette allant au mont de Roucourt.

Item un journel et demy de pature scituez a la faulx par retraite du sr delplace que led. abbaye en a fait a faute des rentes payée, tenant a laditte abbaye au heritiers Louis Nafteux et aux chemins de Roucourt allant a peruwelz

Item un journel de pature tenant a la precedente aux terre et aulnoy de la cense du mortier et aud. chemins de Roucourt allant aud. Peruwelz

Item un journeul de terre labourable scituez en la couture de Wattinnes tenant au sr de Ghaste a Jean françois Legrand et au chemins de lad. Locquette allant au mont de Roucourt.

Item un six vingt verges de terre labourable gisante en la couture du bigoigniez tenant au sr de Ghaste de deux sens a l’eglise de Roucourt a lad. abbaye

Item un quatre vingt verges haboutifsant a la precedente tenant aud. sr Deghaste de deux sens et a l’eglise dud. Roucourt

Item un six vingt verges de terre labourable gisant en la couture de feuilly tenant au seig. de Roucourt de deux sens et a l’eglise dud. Roucourt le chemins dud. Roucourt allant a Bazecle passant parmy.

Item un journeul de terre labourable tenant au mont de Roucourt aux heritiers N. Delguste a la veuve nicolas Philippon et au chemin de Roucourt allant a peruwelz.

Item demy journeul de terre labourable scituez en la couture de feuilly tenant a sr mahieu a N. Delguste heritiers aujourdhuy a floris Lefebvre et au mont de Roucourt

Item un six vingt verges de terre labourable gisant a la Roë tenant a Remy Cambier et aux chemins de Roucourt allant a Wiers de deux sens

Item un six vingt verges de terre labourable gisant a lad. Roë tenant a la veuve Eustache Carlier a Pierre Bourdon et aux chemins de Roucourt allant à Wiers

Item un six vingt verges de terre labourable scituez en la couture de lad. Roë tenant aux heritiers Philippe francois ledoux au heritiers Jean Delbarre et aux heritiers de Estienne Marquenies

Item un six vingt verges de terre labourable scituez en la couture de haut camps tenant au seigr de Peruwelz et a la piesente venant de Verquesies allant aux chemins venant dud. Peruwelz allant a Wiers.

Dénombrement rendu à l’abbaye de Château-l’Abbaye par arnould Beudain, Louis Bliqui, Gaspard Gayde (=Gahide) et Simon Grat, pour une maison, jardin et héritage sis au Bac de Boucaude (La Boucaude lieu dit à Flines-lez-Mortagne), tenant à l’Escaut. 21 mai 1719.
Archives Départementales du Nord. Série 58 H, 42. pièce 342

Ce le raport et denombrement que fonts et rendent les soubsigne a Messieurs et abbe et religieux de labbaye de Chateau lez Mortagne lesquels declarent leurs competer et appartenir une maison jardin et heritage contenant un quartier ou environ scituez au lieu qu’on dit bacq de boucaude haboutant aux prairies et sausoir dune part et au rivage et rejet a la rivier de lescauld et a frond de rue laquelle maison et heritage nous reconoissons estre chargée de rente par an a ladite abbaye de huit sols ou gros flandre en reconnoisance de quoy nous avons signé ce present a ladite abbaye le vingt et un maij mil sept cens et dix neuf

de + marcq arnould beudain
de X marcq Louys Bliqui
de + marcq jaspar gaijde
de + marcq Simon grat
Elnard receveur

LE PELERINAGE A SAINTE ODILE
Château-l’Abbaye se pare volontiers du titre qu’il mérite cent fois – du plus beau village du Nord de la France. Il se dit aussi lieu de promenade et de calme mais il est surtout célèbre par le pèlerinage à Ste Odile qu’y font des milliers de personnes arrivant parfois de bien loin. Les Belges sont souvent en majorité parmi la foule de pélerins qui viennent entendre la messe et faire provision de l’eau de la petite fontaine que l’on dit miraculeuse.
On peut se demander pourquoi Ste Odile, patronne de l’Alsace, est honorée à Château-l’Abbaye, distant de plusieurs centaines de kilomètres. Pour trouver la réponse à cette question, il faut feuilleter l’histoire de ce village dont l’origine remonte au IXe siècle : à la suite d’une défaite subie contre les Normands, le roi de France fit construire un monastère non loin de l’Escaut. Celui-ci, à cette époque, s’étendait sur plusieurs centaines de mètres en largeur, transformant le pays en un vaste marécage, cause de nombreuses maladies dont certaines affectaient particulièrement les yeux. Les religieux de l’ordre de Prémontré qui occupaient le monastère connaissaient l’efficacité de l’intercession de Ste Odile pour la guérison de ces maladies d’yeux et créèrent le culte qui s’est perpétué jusqu’à nos jours. Ste Odile, était la fille d’un puissant seigneur vivant à Obernai à la fin du VIIe siècle. Elle était aveugle quand elle vint au monde et son père en conçut un tel dépit qu’il la fit mettre à mort. Sa maman parvint toutefois à soustraire la malheureuse enfant du destin cruel qui lui était réservé et la cacha dans un monastère. Elle reçoit, à 12 ans, les sacrements du baptême, et miracle, pour la première fois, elle ouvre les yeux. Son père consent à la revoir mais sa vie au château paternel n’est qu’une suite de brimades, d’avilissements. : le seigneur Aldaric la considère comme une vulgaire servante. Quant elle apprend que son père veut la marier à un riche duc allemand, elle s’enfuit du château. Mais Aldaric se lance à sa poursuite. Elle va être rejointe et ramenée de force quand, faisant appel à Dieu, une faille s’ouvre dans les rochers ; elle s’y cache. La troupe passe sans la voir. A peine, est-elle sortie de cette cachette miraculeuse qu’une source se met à jaillir de la roche. Mis au courant de la vie pieuse de sa fille, Aldaric reviendra à de meilleurs sentiments et lui fera don d’un château qui sera bientôt transformé en monastère. Odile fera construire des maisons de secours où les vieux et les malades seront soignés. Dieu viendra mettre un terme à sa vie de bienfaisante charité le 13 décembre 727.
Au moment du pèlerinage, la statue de Ste-Odile est placée sur l’autel St-Nicaise afin d’être à la portée de ceux qui suivent les offices. Elle date sans doute du XIIIe siècle et est taillée dans du bois de tilleul. Elle repose sur un socle en chêne (qu’on dit plus vieux encore) qui comporte une ouverture destinée à recevoir une relique. Château-l’Abbaye possède, en effet, des reliques de Ste-Odile qui y ont été apportées à des époques différentes. Si l’on date de l’authenticité des unes dont on ignore à quelle date elles ont enrichi l’église, les autres, par contre, ont été accordées en 1898 par l’Evêque de Strasbourg.

Pélerinage à Sainte Odile
Les pélerins, tiennent à emporter une provision d’eau de la fontaine qui coule à l’ombre de l’église et à laquelle, beaucoup attribuent une certaine propriété contre la maladie des yeux. Cette fontaine, n’est pas, comme celle de l’Alsace, miraculeuse par son origine : elle fut creusée en 1851 pour remplacer une source qui jaillissait non loin de là, aux portes du cimetière. Les pélerins d’alors répugnaient à se servir d’une eau qui pouvait être contaminée par celle venant du champ de repos.
Voici ce qu’écrivait un journal belge en juillet 1968 au sujet du pèlerinage :
"Chaque année, à pareille époque, des milliers de personnes se rendent à Château-l’Abbaye et, si l’auto a élargi de nos jours le rayon de célébrité du pèlerinage, nombreux étaient ceux qui, dans le temps n’hésitaient pas à faire, à pied, des dizaines de kilomètres pour rendre hommage à Ste Odile (et non Ste-Adile comme le prétendent certains). Beaucoup de vieux pélerins racontent mille souvenirs sur ces randonnées qui voyaient nos gens partir à l’aube…. et revenir au crépuscule.A présent Château-l’Abbaye est accessible par d’excellentes routes et les autocars y amènent hommes, femmes et enfants des villes et villages belges qui bordent la frontière : Bonsecours, Péruwelz, Wiers, Brasménil, Maubray, Laplaigne, Bléharies, Tournai, etc… Des cérémonies diverses s’échelonnèrent du 7 au 21 juillet. Des messes seront célébrées tous les jours du 7 au 14 juillet, à 7h et à 9h.

EGLISE DE CHATEAU-l'ABBAYE(2) - 10 août 2012

MAIRIE DE CHATEAU-l'ABBAYE - 25 mai 2011

EGLISE DE CHATEAU-l'ABBAYE(1) - 10 août 2012

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